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Restitution JNBDS 2023

Une conclusion pour la journée : l'importance de travailler en réseau

Un atelier en particulier, "Les Analyses de Pratiques Professionnelles (APP) en documentation", modéré par Christine Paillard (SIDOC) et Nathalie Berriau (réseau Ascodocpsy), a posé la question de l'apport de dynamique réseau au sein de la profession, via le dispositif des APP. Il s'agit d'un dispositif associatif lié à la formation continue, permettant d'appréhender les problèmes et difficultés rencontrés en milieu professionnel. Les APPs prennent la forme de temps d'échange entre pairs, sans relations hiérarchiques, où les collègues viennent partager des problématiques, dans le cadre d'échanges modérés par un animateur ou une animatrice. En s'appuyant sur cette méthodologie pédagogique, les APP contribuent aussi à la construction de collectifs de travail.

 

Cet atelier a aussi été l'occasion de présenter les différents réseaux professionnels de documentalistes, ainsi que les ressources présentées sur leurs sites web :

  • Le réseau national des documentalistes hospitaliers (RNDH), associé à la journée mais malheureusement absent à la JNBDS.
  • Le SIDOC fédère une trentaine de centres de documentation en santé (essentiellement IFSI), en Île-de-France et au-delà. Il organise des temps d'échanges réguliers entre collègues documentalistes - à commencer par des ateliers d'APP - ainsi que des colloques, et propose des ressources sur l'espace pro de son site web.
  • Le réseau documentaire en santé mentale Ascodocpsy fédère 85 établissements adhérents et propose sur son site web de nombreuses ressources sur la santé mentale. Le réseau gère la base documentaire SantéPsy et propose des formations sur le sujet, notamment à la demande.

 

Au-delà des réseaux de pairs, les bibliothèques et les centres de documentation font partie d'environnements professionnels avec lesquels la nécessité de faire réseau a été évoquée tout au long de la journée. C'est le cas pour les ateliers dédiés au développement durable qui ont mis en évidence l'intérêt de partager des expertises entre professionnel·les de différents milieux. C'est également nécessaire pour l'accompagnement des publics et des étudiant·es en particulier.

La bibliothèque universitaire a ainsi été décrite lors de la table-ronde comme une "deuxième maison" pour les étudiant·es en santé (mais la problématique peut tout à fait être étendue au centre de documentation). Elle est de fait le lieu où iels passent l'essentiel de leur temps, davantage que dans les autres espaces de l'université. En cela, elle devient une interface entre l'université et les étudiant·es : elle est aussi un espace d'information sur les différents dispositifs d'aide et d'accompagnement auxquels peuvent prétendre les étudiant·es. Les affiches mettant en avant les dispositifs d'accompagnement de l'université (sur la santé mentale avec des temps d'écoute proposés par des psychiatres par exemple, les aides face à la précarité étudiante, les numéros d'urgence, etc.) sont une composante importante ; les lieux d'affichage à privilégier ont été évoqués, ainsi des toilettes (qui permettent d'éviter la consultation des affiches en public) ; les permanences de services de l'université en BU sont aussi importantes (exemple du dispositif mis en place à Université Paris Cité).

 

L'ensemble des intervenant·es de la journée se sont accordé·es sur un point essentiel : la bibliothèque et le centre de documentation ne sont pas et ne doivent pas rester des acteurs isolés sur ces problématiques. Identifier les autres acteurs de la communauté universitaire et du territoire, se faire connaître d'eux et ouvrir à des collaborations est essentiel. Ci-dessous quelques-uns des principaux acteurs évoqués lors des échanges de l'après-midi :

  • Le rapport produit en 2022 par l'IGAS sur la qualité de vie des étudiant·es en santé comporte de nombreuses préconisations, ainsi qu'une cartographie des acteurs de la qualité de vie des étudiant·es en santé, indispensable pour identifier les principaux acteurs du territoire, universitaires ou non.
  • Au sein des universités, les référent·es santé mentale sont des partenaires essentiels. Les établissements universitaires disposent également de services de santé universitaire, composé d'étudiant·es relais santé formé·es à la prévention et à la promotion de la santé mentale : iels peuvent accompagner les bibliothèques dans leurs actions et participer à la sensibilisation des personnels en bibliothèques. Ces étudiant·es sont ainsi formé·es à l'identification des signes de détresse pouvant être exprimés, mais aussi à l'intervention auprès de personnes en détresse (comment approcher, à quel moment, quelles ressources proposer, etc.).
  • A l'échelle du territoire, chaque grande ville universitaire dispose de référents locaux, souvent bénévoles, fédérés au sein de la CNAES (Coordination nationale d'accompagnement des étudiants et étudiantes en santé). Celle-ci propose sur son site web des formations et de nombreuses ressources.

Les actions à construire avec ces acteurs sont multiples, à commencer par faire connaître le rôle et la place des bibliothèques et centres de documentation dans la vie estudiantine : ces établissements sont encore rarement identifiés en tant que tels, et pour preuve sont souvent absents des enquêtes menées sur les acteurs de la santé mentale des étudiant·es. Bibliothèques et centres de documentation pourraient à ce titre proposer leurs espaces pour les réunions organisées par les commissions santé mentale et bien être des universités, qui sont l'occasion de rassembler de nombreux acteurs différents.

Une autre piste abordée est celle des formations : Franck Rolland a ainsi suggéré de construire les formations de sensibilisation à la santé mentale en intra, ce qui permettrait aux bibliothécaires et aux documentalistes d'identifier et de rencontrer plus facilement leurs partenaires au sein de la communauté universitaire.

 

Un dernier atelier, "BU et associations étudiantes : quel partenariat ?", modéré par Mauricette Orfin (responsable de la bibliothèque universitaire des Cordeliers, Université Paris Cité), s'est concentré sur un type de partenaire en particulier. Les participant·es ont pu échanger pendant tout l'atelier avec deux représentants de l'A2SUP, association étudiante d'Université Paris Cité qui accompagne en particulier les étudiant·es de PASS-LAS, et qui ont pu présenter la diversité de leurs actions : pré-rentrée des étudiant·es, tutorat tout au long de l'année, production pédagogique (examens, fiches, cours, etc.). Les associations apparaissent comme des relais efficaces de la communication de la bibliothèque : leurs réseaux d'information sont suivis par les étudiant·es et la langue de la communication est plus adaptée.

Tout un ensemble de questions sont à poser en préalable d'un partenariat : comment identifier les associations étudiantes de son établissement ? Pourquoi et comment créer un contact ? Que peut-on construire avec ces associations ? Un angle d'approche en particulier est celui de l'action artistique et culturelle, des propositions d'offres de loisirs que peut mettre en place la bibliothèque. Comme mentionné pendant l'atelier, le partenariat entre associations étudiantes et bibliothèques universitaires est souvent gagnant pour les deux parties.